Pas une élection référendaire?

Le PLC reçoit beaucoup de critiques par rapport à sa stratégie électorale au Québec. Beaucoup de monde pense que le PM Paul Martin devrait arrêter de parler d'élection référendaire. Hier Gilles Duceppe tentait d'endormir les électeurs anglophones de Vaudreuil-Dorion en rappelant que nous étions en campagne électorale fédérale et non référendaire et en parlant de son grand-père maternel, un immigrant britanique qu'il avait toujours considéré comme un vrai Québécois.

Pourtant, un peu plus tard dans la journée, M. Duceppe ne se gênait pas, devant un groupe d'agriculteurs francophones, pour affirmer qu'un Québec indépendant n'aurait pas été affecté par la crise de la vache folle en Alberta, pas plus, en fait, que l'Italie n'avait été affectée par la crise de la vache folle en France. (En passant, ça faisait un bout de temps qu'on avait pas entendu une bonne comparaison entre la situation au Québec et l'Union européenne : ça manquait au débat!).

Non mais sérieusement, quand va-t-on cesser de jouer sur les mots? Selon la Déclaration de principe et orientations du Bloc québécois adoptés à leur congrès du 28 au 30 janvier 2000 :
Sa mission fondamentale est la promotion et la réalisation de la souveraineté du Québec à la suite d'une décision démocratique des Québécoises et des Québécois en ce sens.

La tenue d'un référendum menant à la séparation du Québec est la raison d'être du BQ! Les Bloquistes ne cessent pas d'être séparatistes parce qu'ils sont en campagne électorale fédérale; ils évitent juste d'en parler! Pourquoi André Boisclair est-il sur toutes les tribunes avec Gilles Duceppe s'il ne pense pas que ça peut l'aider à asseoir les bases d'un référendum? Pourquoi les Bloquistes visent-ils l'éradication du PLC au Québec, si ce n'est pour avoir le champ libre pour la prochaine campagne électorale provinciale qui, elle, sera officiellement une campagne référendaire. Pour reprendre une expression chère à beaucoup d'analystes politiques, poser la question, c'est y répondre.

J.